Le premier manifestant anti-loi Taubira a été condamné à une peine de deux mois de prison ferme pour une rébellion imaginaire malgré la défense magnifique de notre confrère Benoît Gruau qui a accepté de me substituer et qui est sur cette affaire depuis trois jours.
Mercredi soir, alors qu’un ciel sombre obscurcit la capitale, le jeune Nicolas, manifestant anti-loi Taubira, a été condamné en comparution immédiate à une peine de prison ferme (avec mandat de dépôt, c’est-à-dire incarcération immédiate) pour rébellion, le Tribunal suivant les réquisitions du Parquet, ce qui est une décision d’exception.Si l’attitude quelque peu impertinente mais compréhensible de ce jeune homme n’a pas joué en sa faveur, cette décision ne peut s’analyser que comme une décision manifestement disproportionnée.
Rappelons que Nicolas a été interpellé sur les Champs-Élysées après avoir manifesté devant le siège de M6. Sans qu’aucune sommation d’usage n’ait été effectuée, les forces de l’ordre ont chargé violemment, interpellant des jeunes gens pacifiques, alors que, dans le même temps, des jeunes de la diversité prenaient d’assaut un commissariat à Argenteuil.
Pris de panique, Nicolas s’est réfugié dans la Pizzeria Pino avec la bienveillance d’un serveur : les forces de l'ordre l'ont suivi et passé à tabac. Pour couvrir son forfait et l’illégalité de son action, la police politique de Manuel Valls a accusé Nicolas de rébellion ainsi que de dégradation de biens privés (le restaurateur portant plainte, de son côté, contre lui ! car "à cause de son arrestation il y a eu des dégâts et le restaurant a dû fermer un quart d'heure", selon Le Figaro).
Rappelons que pour justifier une interpellation, encore faut-il qu’une infraction initiale ait été commise. Or, il est constant qu’aucune sommation n’a été effectuée et la charge "d'attroupement non autorisé" sera du reste abandonnée. De sorte que l’infraction initiale n’existait pas et que l’interpellation était privée de fondement juridique. L’avocat de la défense a montré un film à l’audience pour prouver qu’il n’y avait eu aucune rébellion. Même l’évidence du fait n’a pas suffit.
Après avoir passé trois jours dans les cachots sordides de la République, sous-alimenté et devant uriner dans sa cellule, le jeune Nicolas dort depuis hier à côté des dealers, des assassins et des violeurs pour lesquels Christiane Taubira estime que la prison n’est pas la solution – alors même que la France connaît des problèmes chroniques de surpopulation carcérale.
Camille Desmoulins disait que « ce sont les despotes maladroits qui usent des baïonnettes, l’art de la tyrannie, c’est de faire la même chose avec des juges ».
Face au sentiment légitime de révolte face au rouleau compresseur du totalitarisme larvé, il convient néanmoins de faire nôtre cette vieille devise des rois de France « raison garder » et de prier de tout notre cœur pour notre jeune ami.
Frédéric Pichon,
Pour le CARP
Source: http://www.printempsfrancais.fr/2562/nicolas-1er-prisonnier-politique-du-systeme/
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