« Ré-vo-lu-tion ! Ré-vo-lu-tion ! ».
Moscou est mise à sac. Une bande de jeunes militants d’extrême gauche
défilent dans les rues la tête haute. Les matraques ne leur font pas
peur. Ils crient leur haine du gouvernement, « cherchant ce qu’ils
pourraient casser, réduire en miettes, dans le bruit et dans le fracas
».
C’est sur cette marche de protestation qui a mal tourné que s’ouvre Sank’ia,
le dernier roman de Zakhar Prilepine. Au milieu d’une foule de blousons
de cuir, boules à zéro, limite fachos. Ce n’est pas un hasard si leur
parti, « L’Union des Fondateurs » (Soyouz Sozidayouchtchikh),
est surnommé « SS » par les journalistes. Mais ces jeunes ont beau
flirter avec la « punkitude » ou avec les milices de skinhead, ce ne
sont pas des brutes. Plutôt des « terroristes de velours », qui se
retrouvent en prison pour avoir balancé des œufs pourris sur des
notables ou placardé des affiches anti-gouvernementales…
Sacha – San’kia – est l’un des leurs. Un
de ces jeunes provinciaux englués dans un quotidien sinistre. Un de ces
nouveaux Raskolnikov, rêveurs et désillusionnés, prêts à mourir pour
des idées. Et c’est la vie de ce marginal qui nous est contée. Une vie
remplie d’errances, de paquets de cigarettes et de bouteilles de vodka.
Une existence morne ponctuée de bagarres et d’éclats de rire avec les
copains. (...)
Source: http://www.lecourrierderussie.com/2010/01/29/zakhar-prilepine/
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